Mes études pour être Diététicienne
- Elodie Bernard - Diététicienne Nutritionniste

- 3 mai 2021
- 8 min de lecture
Aujourd'hui je souhaite t'en dire un peu plus sur moi en te partageant mon parcours scolaire et professionnel, pour te montrer ce qui m'a amené à aujourd'hui exercer le métier de Diététicienne Nutritionniste ✨
Il y a quelques années, quand j'étais en terminale j'aurais aimé avoir le retour d'un parcours qui n'était pas tout "lisse", et de voir une potentielle réalité de ce qui allait m'attendre, car j'ai rencontré beaucoup de personnes qui ont eu des parcours avec des revirements de situation, et on avait un peu tous le même constat : on en entend peu parler !
Le lycée
2012 - 2015
Après un collège général où j'étais clairement plus intéressé par les cours d'art, de musique, de sciences et d'informatique, que les matières dites générales, je me suis dirigée vers un Bac professionnel Service Aux Personnes et Au Territoire (SAPAT). J'avais envie d'étude dynamique et concrète.
Nous avions un programme de matières extrêmement large, ce qui est top car tu trouves forcément un type de matière que tu préfères. Par exemple nous avions des cours de nutrition, de cuisine, de couture, de cinéma, de biologie, d'économie sociale, d'hygiène, d'entretiens, d'informatique, de communication et bien sûr maths, français, histoire, anglais et bien d'autres encore !
C'est également ici que j'ai découvert les cours de nutrition et d'alimentation ce qui a été une réelle révélation et qui m'a confirmé ma passion pour ce sujet, car je cuisine et pâtisse depuis toujours, j'avais donc déjà un lien avec cet univers.
C'est à cette période que j'ai commencé à m'intéresser à l'impact des aliments sur notre organisme, au bien-être et à l'écologie.
La classe préparatoire au BTS Diététique
2015 - 2016
Dès la première je savais dans quelle direction je voulais aller une fois le lycée fini.
Je voulais être Diététicienne ! J'avais donc plusieurs possibilités : Le DUT, Le BTS, La classe préparatoire / de remise à niveau au BTS.
J'ai choisi de faire une classe préparatoire pour mettre selon moi à l'époque toutes les chances de mon côté.
Nous avions, si mes souvenirs sont bons, environ 3 demi-journées de libre, l'emploi du temps était assez souple car il y avait beaucoup de travail personnel, j'avais des matières comme : cuisine, nutrition, alimentation, droit, physiologie, biochimie, …
Les cours étaient vraiment intéressants et j'adorais ce que j'arpentais en cours.
Or, il y avait un mal-être qui s'installait au fil des semaines, et je perdis le goût à de ce que j'apprenais, aller en cours m'angoissait de plus en plus, j'avais du mal à suivre le rythme.
J'étais déçu de moi-même, de me sentir si incapable de travailler et de ne pas réussir à trouver la motivation nécessaire et je culpabilisais énormément de gâcher mon rêve.
J'ai donc pris la décision après 4 / 5 mois de cours de stopper ces études, malgré le fait que je revenais d'un stage de 15 jours avec une diététicienne libérale qui m'a juste fait encore plus aimer ce métier. Mais l'envie d'aller en cours et d'apprendre n'y était plus, au contraire cela m'angoissait énormément.
La découverte de qui je suis
2016
Une fois la classe préparatoire arrêtée je trouve un travail en horticulture et je me dirige directement vers la mission locale, car je voulais quand même trouver une formation qui me m'orienterait vers un métier qui me plaît.
Et là-bas j'y ai entamé un travail personnel de découverte de qui je suis, ce que j'aime et de mes valeurs durant plusieurs mois.
Bon clairement je crois bien que je n'ai jamais autant pleuré qu'entre septembre 2015 et août 2016
Après avoir exploré toutes les pistes possibles et imaginables grâce à ma conseillère (qui d'ailleurs je ne la remercierai jamais assez de m'avoir guidé durant cette période) je décide d'aller passer un CAP pâtisserie en 1 an (du fait que j'avais un Bac je pouvais passer le CAP sur 1 an au lieu de 2)
Et là je me retrouve confronté à une première problématique : mon âge, j'ai 18 ans je suis donc payé plus cher que des personnes de 15 ans, j'ai déposé près d'une centaine de candidatures sans qu'aucune ne soit retenue. Je me suis donc dirigé vers les formations adultes et là j'ai été accepté, mais ce n'est sans compter le revirement de situation de dernière minute ! Une pâtisserie où j'avais effectué un stage quelques mois auparavant m'a recontacté pour accepter ma candidature, 3 semaines plus tard je commençais les cours au CFA, puis le début de l'apprentissage en entreprise.
Comme quoi il ne faut jamais perdre espoir car tout peut se produire en dernière minute !
Le CAP Pâtisserie
2016 - 2017
Donc me voilà, un peu du jour au lendemain en CAP Pâtisserie, le rythme était d'environ 3 semaines en entreprise puis 1 semaine au CFA.
Mais voilà que je passe du rêve à la réalité du métier.
J'adorais le travail, créer des pâtisseries toute la journée me plaisait vraiment, même si certains jours je ressentais un peu trop le manque de parler avec d'autres personnes de rencontrer de nouvelles têtes (même si clairement je n'avais quand même pas trop le temps de ressentir ce manque aux vues des journées surchargées ^^) et me sentais un peu trop renfermé dans ce petit labo.
De plus je me suis confronté à une réalité : celle de la difficulté mentale des métiers de bouche.
Ce que je veux dire par là c'est la normalisation et la banalisation des violences psychologiques et des abus de pouvoir. Autrement dit le fait de tous les jours n'avoir presque que des remarques négatives sur son travail, de se faire rabaisser tous les jours ou presque, de travailler gratuitement sans reconnaissance (coucou les heures supplémentaires jamais payées, et n'ose pas dire que ce n'est pas normal ou on va te prendre pour un extraterrestre) …
Alors certes je sais que ce n'est pas partout pareil (et j'ai pu le constater de mes yeux quelques années plus tard qu'il y a des endroits où les personnes ont des sentiments et une certaine éthique humaine dans leur travail) mais c'est la réalité de ce que j'ai vécu durant cette année d'apprentissage et de ce que beaucoup de personnes vivent avec la peur et la honte de dénoncer cela car il y a un risque de difficulté pour trouver du travail par la suite.
Cependant, malgré cela, j'ai obtenu ce diplôme très haut la main, j'ai quitté dès que possible le lieu où je travaillais.
A la suite de ce CAP je décide de créer Hellorecette dans le but de continuer à pratiquer la pâtisserie.
L'usine
2017 - 2018
Me voilà mon CAP en poche, mais sans rien de prévu, et mentalement très fatigué de cette année, je me dirige donc vers les boîtes d'intérim et commence à travailler dans diverses usines et entrepôts pour ne pas rester à rien faire.
Quelques mois plus tard en octobre je travaillais à l'usine sans savoir ce qu'allait devenir mon avenir - et autant de dire que je ne m'épanouissais absolument pas en usine - et c'est donc un jour en train de me demander comment j'en étais arrivé là et de me dévaloriser et de me sentir incapable qu'une illumination m'est venue ou plutôt un mot : Diététique.
Et c'est dingue mais ça m'est apparu comme une évidence que le métier qui regroupe vraiment tout ce que j'aime c'est celui-là, mais bon je sais que je vais me confronter à la difficulté des études et l'issue d'un nouvel échec me tétanisait.
Je suis donc retourné voir ma conseillère de la mission locale, et à la suite de quelques semaines de réflexion à n'en parler à personne hormis ma conseillère, je décide d'affirmer cette volonté et entame les démarches pour trouver une école pour intégrer le BTS diététique à la rentrée de septembre.
J'ai donc décidé de consacrer cette année à travailler un peu n'importe où pour pouvoir me financer mes études, c'était un choix de ma part, un peu une sorte de pacte entre moi et moi-même pour me dire : tu sais comment tu as galéré à obtenir cet argent alors va au bout peu importe la difficulté et le temps que ça prendra
Le BTS diététique
2018 - 2020
Comme je me l'imaginais ça n'a pas été simple ni tous les jours roses.
J'ai dû répéter 1 milliard de fois que jamais je n'aurais le BTS mais je me répétais deux fois plus que je l'aurais, j'ai travaillé et étudié à ma manière avec ma méthode en cherchant avant tout à comprendre le sujet plutôt que d'apprendre bêtement par coeur (chose qui ne fonctionne pas chez moi), en lisant des livres, en regardant des vidéos sur les sujets étudiés.
Et mon travail, ma passion et ma volonté ont payé car j'ai réussi, j'ai obtenu le BTS ✨
Le post BTS
2020 - 2021
Une fois ce BTS obtenu en octobre l'idée de me m'installer en libéral me vient très vite.
Je sais que le secteur hospitalier ne m'attire pas vraiment et je sais depuis quelques années que mon souhait est de travailler pour moi-même, le libéral est donc une évidence.
Je retrouve du travail de nuit dans une usine et quelques missions temporaires pour aider dans des cuisines collectives, en parallèle j'entreprends la construction de mon projet avec l'aide de la BGE.
En février je lance mon activité libérale tout en continuant à travailler à côté en horticulture.
En mai mon contrat en horticulture s'arrête et je me lance à 100% dans mon activité.
Et je suis extrêmement fière et reconnaissante de pouvoir réaliser ce rêve à 23 ans
Aujourd'hui je suis vraiment reconnaissante de mon parcours, car j'ai pu me confronter à certaines choses qui me sont plus qu'utiles aujourd'hui (je pense notamment aux horaires de travail décalés et la difficulté de trouver un rythme alimentaire), au fait que j'ai appris tellement de choses qui me permettent d'aujourd'hui être confiante dans mon travail et d'y être heureuse et épanouie et à toutes les personnes que j'ai pu rencontrer et leur histoire que j'ai pu écouter qui m'ont permis de ne pas me mettre de limiter à mon esprit et à ma vision des choses
Je suis infiniment reconnaissante d’en être arrivée là, j’ai eu la chance d’être très bien entourée et soutenue par ma famille et mes amies qui ont séché plus d'une de mes larmes et c'est grâce à ça qu’aujourd’hui j’ai le sentiment d’ouvrir la page de ce nouveau chapitre !
Le libéral
2021 - jusqu'à aujourd'hui
Concrètement ce qui me passionne dans ce milieu c'est le fait de pouvoir accompagner les personnes à retrouver un équilibre avec leurs assiettes et eux-mêmes.
D'évoluer dans un secteur où l'empathie et la bienveillance sont les piliers.
De pouvoir créer au quotidien, de rencontrer de nouvelles personnes, tout en m'imposant le rythme de vie que je souhaite.
D'apprendre et transmettre tous les jours.
La formation continue
2021 - jusqu'à aujourd'hui
Afin d'enrichir, développer et maintenir mes connaissances à jour il est essentiel de maintenir une formation continue.
Durant la première année de libéral j'ai ressenti le besoin d'enrichir mes connaissances théoriques sur l'alimentation avec notamment les troubles digestifs, la micronutrition, la grossesse et l'alimentation végétale.
Puis au fur et à mesure des consultations j'ai dévloppé un grand intérêt (qui était déjà là depuis bien longtemps) pour le comportement alimentaire. J'ai commencé des formations sur ce sujet avec le CHU de Nantes et d'Angers sur les TCA et notamment l'anorexie, puis d'autres formations sur l'image corporelle et des thérapies pouvant accompagner sur ces sujets comme la thérapie ACT
Puis en janvier 2025 après 3 ans à désirer faire cette formation j'intègre la formation du GROS-TCA, c'est une grosse formation avec plusieurs semaines sur paris et qui dure en tout 1 an jusqu'à l'examen final.
Je ferai un article dédié a cette approche.
Pour la suite, je pense m'accorder une année de repos sur la formation l'année prochaine afin de retrouver du temps pour des lectures qui sont tout aussi enrichissantes et me laisser le temps de digérer ces 4 années de formation assez intensive, afin de reprendre en 2027 sereinement et sans être épuisé.
Pour finir
Je veux vraiment te dire de croire en tes rêves peu importe ton âge, ton parcours ou ton secteur car les seules limites qu'il y a sont celles que tu t'imposes et tu peux réussir à trouver une solution à toutes les autres contraintes qui t'empêchent de réaliser tes rêves.
Mais je veux aussi te dire de faire confiance à la vie, car parfois tu ne comprends pas pourquoi tu vis une situation, tu trouves cela injuste mais dans chaque difficulté réside un apprentissage.

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